*Cette vitrine est une illustration, en quelques objets importants et précieux, de l’histoire des liens entre Aix-les-Bains et le roi Georges 1er de Grèce, souverain fidèle à la cité thermale et à son amitié avec le couple Brachet.
Dans cette vitrine, vous découvrez une photographie-portrait du roi Georges 1er de Grèce portant sa dédicace à Aix-les-Bains en 1892.
Placé à la gouvernance de la péninsule hellène alors qu’il n’a que dix-sept ans, il est à la tête d’un royaume instable politiquement, d’un territoire en quête de reconnaissance européenne et sans cesse convoité par son voisin turc. Il parcourt l’Europe en ambassadeur afin d’asseoir la légitimité de la Grèce à la table des grandes puissances. C’est ainsi qu’en juillet 1889, il effectue son premier séjour à Aix-les-Bains, la destination incontournable pour les têtes couronnées depuis la venue de la reine Victoria en 1885 et 1887. A son arrivée le temps est bien maussade et il n’y connaît personne… il manque de repartir ! Mais grâce aux bons soins du Dr Léon Brachet – qui s’occupe des cures mais aussi d’agrémenter au mieux la villégiature de ses patients – il s’intègre peu à peu aux divertissements et aux personnalités en vue de la cité savoyarde. Il se lie d’une amitié sincère et respectueuse avec le couple Brachet, surtout avec Nelly avec qui il entretient une riche et intime correspondance. Nous en présentons un exemple ici : une lettre de la main du roi, datée de 1893 et envoyée depuis Athènes à l’attention de « chère Madame » [Nelly].
Le Dr Léon Brachet tombe malade et s’éteint en 1898. Or, depuis quelques années déjà, il avait « passé la main » à son collègue le Dr Jean Guilland en ce qui concernait le suivi des cures de sa majesté. Ce dernier laissa un livret « S. M. Georges 1er roi des Hellènes Citoyen d’Aix-les-Bains – Souvenirs du Dr Jean Guilland », recueil d’anecdotes attachées aux séjours de son illustre patient. Un exemplaire original est en exposition ici.
Aix-les-Bains a en effet conquis le cœur du roi de Grèce : il y revient avec fidélité chaque année presque sans exception durant 24 ans, et ceci en dépit du déplacement de l’effervescence mondaine vers la Côte d’Azur au début du XXe siècle. Il est aussi fait citoyen d’honneur de la ville le 20 août 1894, une gratification qu’il prend très au sérieux puisqu’il envisage même d’y couler des jours heureux pour sa retraite…mais le destin en décide bien malheureusement autrement : le 18 mars 1913, il est assassiné en pleine rue à Thessalonique par un anarchiste du nom de Aléxandros Schinás. La stupeur et le deuil s’emparent de la cité thermale : Aix-les-Bains pleure « son » roi.
Vous trouverez encore en complément dans cette vitrine quelques pièces de monnaie grecques de la fin du XIXème siècle, ainsi qu’une montre gousset pour femme d’origine russe, à l’effigie de la Grande Duchesse Olga Constantinovna, petite fille du Tsar Nicolas 1er, et épouse du roi Georges 1er de Grèce.
* Ce thème est abordé plus en détail dans d’autres vitrines du Château et/ou dans les livrets historiques en consultation à l’Honesty Bar.